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Agir et réparer

Lutter contre les agressions psychologiques, somatiques y compris sexuels sur mineurs, nous pouvons agir ensemble pour prendre compte les blessures infligées et prévenir les risques de récidives par les victimes.

 

Lorsqu'une affaire d'agression sexuelle impliquant un membre de l’Eglise sur un mineur vient à la lumière, la communauté dans son ensemble est appelée à se mobiliser pour restaurer la dignité de celui-ci et retrouver un climat de confiance.

Une réponse collective et coordonnée est nécessaire pour assurer un lieu d’écoute afin que la victime soit entendue, reconnue et soutenue. L’accompagnement sera global avec des ressources variées et spécialisées :

  • Sur le plan juridique

  • Sur le plan psychologique

  • Plus global avec l’association des victimes

Le soutien doit être complet à la victime et à sa famille sans crainte de représailles et de stigmatisations.

 

Une enquête judiciaire et canonique approfondie est fondamentale pour restaurer l’intégrité de la personne.

 

En parallèle, des mesures de prévention doivent être mises en place pour protéger les enfants et les jeunes de tout abus potentiel à l'avenir. Cela inclut des programmes de sensibilisation chez les acteurs de l’Eglise pour reconnaître les signes d'agressions et savoir comment y réagir, ainsi que des politiques de protection de l'enfance strictes et vérifiables au sein ses mouvements.

L'éducation et la sensibilisation du grand public sont également essentielles pour changer les attitudes et les comportements qui tolèrent ou perpétuent la violence sexuelle. Les dirigeants religieux, en particulier, ont un rôle déterminant à jouer dans la promotion de normes éthiques et de valeurs qui respectent la dignité de chaque individu et condamnent fermement tout acte d'agression sexuelle.

 

La réparation des dommages causés par l'agression sexuelle nécessite un engagement continu de la part de toute la communauté. Cela peut inclure un soutien financier et émotionnel à la victime pour accéder aux soins nécessaires.

 

En conclusion, agir ensemble pour réparer dans une affaire d'agression sexuelle impliquant un acteur de l’Eglise sur un mineur exige une approche holistique et collaborative. Cela nécessite une collaboration ferme avec la justice et la prévention, afin de créer un avenir où chaque enfant est protégé et chaque survivant est soutenu sur le chemin de la guérison.

 

Résumé : Ici est abordée la nécessité d'une action collective pour lutter contre les agressions psychologiques et sexuelles sur mineurs, en particulier dans le cadre d'affaires impliquant des membres de l'Église. Il souligne l'importance de restaurer la dignité des victimes et de créer un climat de confiance au sein de la communauté. Une réponse coordonnée, comprenant un soutien juridique, psychologique et associatif, est essentielle pour écouter et accompagner les victimes et leurs familles sans crainte de représailles.

Il est insisté également sur l'importance d'une enquête approfondie et de la mise en place de mesures préventives pour protéger les enfants de futures violences sexuelles. Cela inclut des programmes de sensibilisation au sein de l'Église et des politiques strictes de protection de l'enfance. Enfin, il appelle à un engagement continu de la communauté pour soutenir les victimes et promouvoir des normes éthiques, afin de garantir un avenir où chaque enfant est protégé et chaque survivant soutenu dans sa guérison.

La force d'un collectif au secours des victimes

Soutien et Engagement du Collectif "Voix Libérées"

Les anciens Petits Chanteurs de Touraine, victimes d'agressions sexuelles au sein de la Mané, ont fait preuve d'un courage remarquable en témoignant. Le Collectif "Voix Libérées" leur offre une écoute bienveillante, un réconfort essentiel et un accompagnement durable. Cet espace de soutien leur permettra de mieux comprendre leur souffrance, de gérer leur mal-être et de trouver une aide collective pour entamer un processus de reconstruction et de réparation profonde et durable.

Silence et Invisibilité : Respecter les Victimes Non Témoignantes

Nous sommes conscients que beaucoup d'anciens, victimes déclarées ou non, n'ont pas souhaité témoigner pour des raisons personnelles qui leur appartiennent. De plus, un grand nombre d'ex-Petits Chanteurs n'ont pas répondu aux sollicitations ou n'ont pas pu être joints. Malgré cela, nous espérons que, tôt ou tard, d'autres victimes prendront la décision de s'exprimer et de se libérer du poids de cette affaire.

Un Choc Inattendu : L'Ignorance des Violences Subies

Il est important de rappeler qu’un certains nombre d'entre nous n'ont jamais soupçonné ces violences sexuelles et criminelles pendant notre passage à la Mané. Ces agressions, commises par notre unique chef de chœur, l'Abbé, se déroulaient à l'écart du groupe, dissimulées par des stratégies de manipulation et d'entreprise perverse. Aujourd'hui, nous comprenons mieux ces mécanismes destructeurs qui ont plongé les victimes dans un isolement profond, provoquant des traumatismes psychologiques dont les séquelles sont encore persistantes.

La Prise de Conscience des Anciens

Face à ces révélations, ceux d'entre nous qui n'ont pas été directement victimes ont d'abord ressenti un sentiment de culpabilité pour avoir ignoré les faits. Très vite, nous avons pris conscience des blessures profondes subies par nos camarades et avons été blessés à postériori par l'ampleur et la gravité des agressions. Nous avons alors décidé d'agir collectivement pour comprendre, soutenir et accompagner les victimes, devenues pour nous de véritables frères.

La Force du Collectif et la Trahison de l'Abbé

Ensemble, nous avons généré une force collective pour agir avec le Collectif "Voix Libérées". Cette force nous aide également à surmonter le sentiment de trahison provoqué par l'attitude de notre chef de chœur, en qui nous avions une confiance totale et naturelle. L'Abbé était pour nous un guide, une figure fraternelle et spirituelle, et sa trahison résonne d'autant plus fort que nous défendions des valeurs profondes à travers le chant, les concerts et les rassemblements.

Une Tromperie Inavouable

La révélation de ces violences crée aujourd'hui un sentiment d'avoir été manipulé et trompé. Non seulement les Petits Chanteurs, mais également leurs familles, amis et proches se sentent atteints. Nous réalisons que cette tragédie s'étend bien au-delà des agressions individuelles, remettant en cause les mêmes valeurs que nous défendons.

Réagir, Agir, Reconstruire

Ce texte reflète les principales réactions et les traumatismes vécus par les anciens Petits Chanteurs à la suite de cette affaire douloureuse. Ensemble, avec le Collectif, nous devons œuvrer à faire reconnaître la réalité des faits et accompagner durablement les victimes toujours affectées.

Une Action Commune pour une Réparation et une Prévention Durables

Le Collectif « Voix Libérées » doit initier des actions de réparation adaptées à chaque victime, en partenariat avec la société civile, la communauté religieuse, et l'Église, aux niveaux local, national et au-delà. Notre engagement pourrait également servir d'exemple pour d'autres groupes confrontés à des problématiques similaires, qu'ils soient religieux ou civils.

Prévenir les Futures Agressions

Enfin, nous espérons que les actions de notre Collectif contribueront à des démarches préventives auprès des encadrants de groupes d'enfants, d'adolescents et de jeunes. L'objectif est clair : éviter que de telles violences sexuelles et pédo-criminelles ne se reproduisent, que ce soit dans la société civile ou au sein des communautés religieuses et de l'Église.

 

 

Résumé : Ici est décrit l'engagement du Collectif "Voix Libérées" en soutien aux anciens Petits Chanteurs de Touraine, victimes d'agressions sexuelles au sein de la Manécanterie (Mané), perpétrées par leur chef de chœur, l'Abbé. Le collectif propose une écoute bienveillante et un accompagnement pour aider les victimes à se reconstruire. Il souligne également que beaucoup de victimes n'ont pas souhaité témoigner, tout en espérant qu'elles se manifesteront à l'avenir. Les anciens membres non directement touchés expriment leur choc et culpabilité d'avoir ignoré ces violences, cachées par des manipulations. Ensemble, ils agissent pour soutenir les victimes et surmonter la trahison ressentie envers l'Abbé, qui incarnait une figure spirituelle. Le Collectif vise à réparer les dommages causés et à prévenir de futures agressions, avec des actions de sensibilisation dans les groupes religieux et civils.

Ce qui s'est passé ici en Indre et Loire

En août 2021, peu de temps après la publication dans la presse des premières révélations, un trio d'anciens Petits Chanteurs a rencontré Gilles pour lui manifester son soutien.

Les souvenirs sont alors remontés chez d'autres Petits Chanteurs et les révélations se sont faites plus nombreuses.

En novembre 2021, un groupe restreint a alors décidé de regrouper toutes les victimes et tous leurs soutiens dans un collectif de soutien et de recherche d'anciens Petits Chanteurs de Touraine potentielles victimes de l'Abbé Tartu.

L’esprit de la manécanterie tel un phénix renait de ses cendres.

C'est ainsi qu'est annoncée officiellement, le 8 décembre 2021 la création du collectif « Voix libérées ».

 

Grâce aux cellules d'écoute et à l’inirr (Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation), les victimes ont désormais des interlocuteurs pour les accompagner dans leur souffrance et pour une reconnaissance et une réparation ; qu'il y ait eu dépôt de plainte ou non, y-compris lorsque les faits sont prescrits. Pour nos camarades, les échanges avec la Cellule d'écoute du Diocèse et l’inirr sont réguliers et conséquents, le soutien est véritable. Merci.

 

Pour nous, Collectif Voix libérées, les premiers pas sont accomplis : la Reconnaissance des faits, du statut de victime pour nos camarades éprouvés.

Grâce à la détermination absolue de notre Archevêque, nous abordons avec confiance la phase de Réparation, avec la Cellule d'écoute du Diocèse de Tours et l'inirr.

Le tribunal pénal national canonique conduira, de son côté, le procès au plan ecclésial.

 

Mais, malgré ces aides nouvelles importantes et appréciées, qui peut prétendre que tout ce qui sera réalisé (ou accompli) suffira à faire disparaître des années de telles souffrances pour autant de victimes ?

La disparition des faits n'aura pas lieu, ils sont ancrés au plus profond des victimes directes, mais, depuis leurs révélations, au plus profond de tous ceux qui compatissent à la douleur des copains, ces enfants abusés, à la douleur des parents qui n'ont pas su ce qui se passait, à la douleur de tous ceux qui encourageaient l'Abbé Taru à continuer à faire vivre la Manécanterie : évêques, Papes, prêtres et leurs paroissiens de toutes les régions du Monde qui nous ont accueillies.

 

En sollicitant ces aides, ce soir, nous sommes émus et fiers de nous remémorer notre promesse solennelle, celle du Petit Chanteur, proclamée le jour de sa prise d'aube :

Je monterai ma vie en chantant, avec l'aide de Dieu et de Notre Dame !

 

Dans la lutte contre la pédocriminalité, la force d'un collectif de soutien ne peut être sous-estimée.

 

Face à l'horreur des agressions sexuelles sur les enfants, il est essentiel de rassembler des personnes déterminées à faire front ensemble, à donner une voix aux victimes et à poursuivre les agresseurs jusqu'à ce que justice soit rendue. Un tel collectif incarne l'espoir, l'empathie et la résilience dans une lutte souvent difficile et décourageante.

 

Résumé : En août 2021, après les premières révélations concernant les violences sexuelles commises par l'Abbé Tartu, des anciens Petits Chanteurs se sont regroupés pour soutenir les victimes et ont créé le collectif « Voix libérées » en décembre 2021. Ce collectif, avec l’aide d'instances comme l'INIRR et la Cellule d'écoute du Diocèse, accompagne les victimes dans la reconnaissance et la réparation de leurs souffrances. Malgré les avancées vers la justice et la réparation, les blessures des victimes restent profondes. Le collectif se bat pour donner une voix aux victimes et lutter contre la pédocriminalité avec solidarité et résilience.

La force des témoignages au sein du collectif

La Force des Témoignages : Un Soutien Collectif Face aux Agressions Sexuelles dans les Contextes Religieux

Les agressions sexuelles perpétrées par des responsables d'église ou des membres de congrégations religieuses constituent un choc profond pour les victimes, déstabilisant leur foi, leur confiance en l'autre, et leur propre identité. Face à ces actes odieux, les témoignages des victimes jouent un rôle central, non seulement pour exposer la vérité, mais aussi pour entamer un processus de guérison tant individuel que collectif.

La puissance des témoignages individuels

Chaque témoignage est une voix unique, portant le poids d'une expérience profondément personnelle et souvent douloureuse. Lorsque les victimes trouvent le courage de raconter leur histoire, elles entament un processus de reconstruction personnelle. Cet acte de verbalisation est une étape essentielle vers la libération de la honte et de la culpabilité, souvent imposées par les circonstances du traumatisme. Il permet également aux victimes de reprendre le contrôle de leur narratif, brisant ainsi le silence qui entoure souvent les violences sexuelles.

L’accompagnement individuel : un pilier essentiel

L'accompagnement des victimes, sur le plan psychologique et spirituel, est très important. Cet accompagnement personnalisé aide à reconstruire l'estime de soi, à surmonter les sentiments de trahison et à retrouver une forme d'équilibre émotionnel. Les professionnels, qu'il s'agisse de psychologues, de conseillers spirituels ou d'autres intervenants, jouent un rôle central en fournissant un espace sécurisé pour exprimer et traiter la douleur. Ils offrent également des outils pour gérer les conséquences à long terme des agressions, telles que le stress post-traumatique ou la perte de repères.

La force des témoignages au sein du collectif

Au-delà de leur impact individuel, les témoignages prennent une force particulière lorsqu'ils sont partagés au sein d'un collectif. Lorsqu'une victime prend la parole, elle ouvre la voie à d'autres, créant ainsi une chaîne de solidarité et de soutien mutuel. Ces récits, une fois mis en commun, transcendent les expériences individuelles pour tisser une trame collective qui expose l'ampleur du problème. Cette dimension collective permet de briser l'isolement ressenti par les victimes, en leur montrant qu'elles ne sont pas seules dans leur souffrance.

Le collectif offre également une puissance d’action et de changement social. En rassemblant les témoignages, il devient possible de faire pression sur les institutions religieuses et juridiques pour qu’elles reconnaissent les violences sexuelles, prennent des mesures concrètes pour protéger les fidèles, et assurent la justice pour les victimes. Les témoignages collectifs permettent également de sensibiliser le public à l’ampleur de ces crimes, contribuant ainsi à une prise de conscience globale et à la prévention des futures agressions.

Conclusion

Les témoignages des victimes d’agressions sexuelles par des responsables d'église ou des membres de congrégations religieuses sont des outils puissants pour le changement. Individuellement, ils sont le premier pas vers la réappropriation de sa vie et de sa dignité. Collectivement, ils forment un cri unanime contre l’injustice, soutenant les victimes dans leur quête de justice et de reconnaissance. À travers la force de ces témoignages, les victimes trouvent non seulement la guérison, mais aussi un moyen de transformer leur douleur en une force de transformation pour la communauté tout entière.

 

Résumé : Ici est mis en lumière l'importance des témoignages des victimes d'agressions sexuelles dans les contextes religieux. Ces récits individuels aident les victimes à se reconstruire en libérant la honte et la culpabilité, tout en permettant un accompagnement psychologique et spirituel essentiel. Collectivement, ces témoignages créent une solidarité, brisent l'isolement et exposent l'ampleur du problème, poussant ainsi à des réformes dans les institutions religieuses et juridiques. En somme, les témoignages sont des outils puissants de guérison personnelle et de transformation sociale.

La force du collectif

La force d'un collectif réside dans sa capacité à offrir un soutien inconditionnel aux victimes. Dans de nombreux cas, les survivants de la pédocriminalité se sentent isolés, honteux et impuissants. Leur donner un espace où ils peuvent parler librement, être entendus et soutenus sans jugement est primordial pour reprendre un chemin de vie.

 

En 2021, à notre première rencontre, submergé par l’émotion, c’est comme si le temps s’était arrêté il y a quarante ans, et repris avec force, dans le respect de notre Promesse* des Petits Chanteurs.

 

La manécanterie n’est pas un groupe comme les autres. C’est un état d’esprit fraternel, puissant, sans commune mesure. La création du collectif nous a permis, 40 ans après, de façon intergénérationnelle, de retrouver l’agapè, une force qui transcende les petits chanteurs vers un retour à la Vie.

 

Le collectif de soutien offre une communauté où les victimes se sentent en sécurité pour partager leurs expériences, trouver du réconfort et reconstruire leur estime de soi.

Avec une sensibilité différente propre à chacun, nous avons avancé de concert et à l’unisson malgré les 4 voix, nous livrant pour nous libérer de ce blockhaus de la honte, affronter un combat invisible, les mécanismes psycho traumatiques. Nous savions que le chemin serait rude et douloureux.

 

Le collectif dans son ensemble, a bénéficié de l’énergie que nous nous donnions tous les uns pour les autres.

 

Le combat n’est pas fini, et se poursuit. Aujourd’hui, le 15/06/2024, nous sommes toujours en attente de la sanction contre l’auteur, et d’une reconnaissance publique venant de l’Eglise.

 

Le collectif de soutien est un puissant catalyseur de changement social et politique. En unissant leurs voix et leurs ressources, les membres du Collectif peuvent sensibiliser le public aux dangers de la pédocriminalité, exiger des réformes législatives et mettre la pression sur les autorités pour qu'elles prennent des mesures concrètes.

 

La force d'un collectif réside dans sa capacité à briser le silence et à exposer les actes pédocriminels au grand jour. La réalité des violences sexuelles sur les enfants sont dissimulés par des personnes influentes ou au sein de structures institutionnelles.

 

A partir des témoignages, aujourd’hui il est possible d’envisager des démarches auprès des instances professionnelles, civiles et de l’Eglise.

Enfin, la force d'un collectif réside dans sa capacité à offrir un chemin de réparation, pour un réconfort profond à tous. En se soutenant mutuellement, en partageant leurs histoires de survie et en luttant ensemble pour la justice, les survivants peuvent trouver un sentiment d'appartenance et de solidarité qui les aide à se reconstruire. Leur combat collectif leur permet de transformer leur douleur en action, de trouver un sens à leur souffrance et de contribuer à empêcher que d'autres enfants ne subissent le même sort à l'avenir.

 

J'ai ajouté, comme cela avait été fait auparavant, à plusieurs reprises, avec d'autres témoignages, qu'à la suite d'un travail individuel et collectif, nous avions constaté que beaucoup d'anciens de "La Mané", ayant répondu au Collectif, présent de près ou de loin, n'avaient pas soupçonné "les agressions et le mal" qui rongeaient individuellement et impitoyablement certains d'entre nous. Aujourd’hui, nous constatons et à prenons conscience que nous sommes aussi des victimes, à part entière, de ces agressions, de cette "Emprise" subies par certains d'entre nous, et vécues longtemps dans un total isolement à notre tour, nous nous sentons trahis...

 

La force d'un collectif de soutien dans une affaire de pédocriminalité réside dans sa capacité à offrir un soutien inconditionnel aux victimes, à catalyser le changement social et politique, à briser le silence et à offrir un espoir de guérison.

 

Ensemble, les membres d'un tel collectif peuvent faire une réelle différence dans la lutte contre ce fléau insidieux et protéger les enfants contre les agressions sexuelles.

 

Résumé : ici est mis en avant l'importance d'un collectif de soutien aux victimes de pédocriminalité. Il souligne que ce groupe offre un espace sécurisé pour partager leurs expériences et retrouver une estime de soi. Le collectif joue également un rôle clé en brisant le silence, en sensibilisant le public, en demandant des réformes et en exerçant une pression sur les autorités, notamment l'Église. En se soutenant mutuellement, les membres transforment leur douleur en action, contribuant à prévenir de futures violences sexuelles tout en cheminant vers la guérison et la justice.

L'implication du diocèse de Tours

Que fait le diocese de Tours

Le diocèse de Tours a été impliqué à plusieurs niveaux dans la gestion des cas de violences sexuelles  liées à l'abbé Bernard Tartu, mettant en lumière les réponses de l'Église face à ces tragédies. Dès 2001, Mgr Aubertin, alors président du Comité consultatif en matière de violences sexuelles sur mineurs, affichait un engagement envers la prévention et le soutien des victimes, bien que les actions concrètes semblent limitées.

En 2006, après que Gilles Martin a déposé plainte, le diocèse a réagi par un échange avec la police. Une réponse ambiguë a été fournie, niant l'existence de contacts réguliers entre l'abbé Tartu et des mineurs, malgré des éléments qui prouvent le contraire. Cela soulève des questions sur la gestion des informations par le diocèse à cette époque et sur l'implication de Mgr Aubertin.

Entre 2017 et 2022, le diocèse a fait des avancées significatives avec la création d'une cellule d'écoute pour les victimes et la mise en place de mesures de protection des jeunes chanteurs de la Fédération des « Pueri Cantores ». En 2019, Mgr Vincent Jordy a pris la relève en tant qu'archevêque et a transmis le dossier Tartu à Rome, marquant une nouvelle phase dans la reconnaissance officielle des violences sexuelles.

Des initiatives collectives, telles que la création du collectif « Voix Libérées » en 2021, ont intensifié la pression sur le diocèse, en insistant sur la nécessité de reconnaissance des souffrances et de la réparation des torts. Le diocèse, notamment sous l'autorité de Mgr Jordy, a depuis montré des signes de réconciliation avec les victimes, notamment lors de la messe mémorielle de mars 2022 et par l'annonce d'un procès canonique contre l'abbé Tartu en 2023.

En parallèle, le diocèse a également mis en place des processus de réparation collective, comme l'a montré la participation active du collectif à diverses réunions et conférences organisées par l'INIRR (Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation).

En avril 2023, le Tribunal Pénal Canonique National s’est emparé du dossier après levée de la prescription. Au printemps 2024, son verdict, stipulant que le mis en cause était coupable et condamné, a été notifié à Mgr Jordy puis soumis a approbation du Dicastere pour la Doctrine de la Foi à Rome.

Cependant, la lenteur des procédures et certaines maladresses dans la communication ont entraîné des tensions, comme en témoignent les ruptures occasionnelles de dialogue avec les victimes.

En somme, le diocèse a évolué au fil des années vers une reconnaissance plus claire des violences sexuelles et une tentative de réparation. Néanmoins, les victimes et leurs collectifs continuent de réclamer une action plus proactive et transparente de la part des autorités religieuses. Le chemin vers une véritable justice et guérison semble encore long, malgré les efforts croissants du diocèse.

 

Résumé : Le diocèse de Tours a été impliqué dans la gestion des violences sexuelles de l'abbé Bernard Tartu, révélant des lacunes dans ses réponses. Dès 2001, Mgr Aubertin, engagé dans la prévention des violences sexuelles, n'a pas su apporter des actions concrètes suffisantes. Malgré la plainte de 2006, le diocèse a offert une réponse ambiguë, niant les contacts de l'abbé avec des mineurs. De 2017 à 2022, des progrès notables ont été faits, avec la création de cellules d’écoute et la transmission du dossier à Rome par Mgr Jordy. En 2023, un procès canonique a été ouvert, aboutissant en 2024 à une condamnation. Cependant, la lenteur des procédures et des maladresses ont maintenu des tensions avec les victimes, qui réclament plus de transparence et de justice.

La cellule d'écoute diocésaine

Accueil et écoute bienveillante

Lors de cette première rencontre, nous veillons à les accueillir avec bienveillance, en prêtant une oreille attentive à leur souffrance et à ce qu’ils souhaitent partager de leur parcours souvent difficile. Il est essentiel de les laisser s’exprimer à leur rythme, tout en les soutenant dans leur récit.

C’est un moment privilégié où la confiance peut commencer à s’établir, souvent pour la première fois, dans un climat de liberté, sans questions intrusives. Notre rôle n’est pas d’entendre tous les détails, mais d’assurer un environnement empreint de confiance et d’empathie.

 

Identification des mécanismes en jeu

Cette première étape permet de reconnaître, à travers leur récit, les mécanismes d’emprise dont ils ont été victimes : séduction, isolement, soumission à l’autorité de l’agresseur (souvent une figure adulte reconnue et respectée par les familles), et détournement de leurs aspirations à son profit.

Nous prenons également conscience des lourdes conséquences sur leur vie quotidienne, que nous percevons en partie à travers leurs difficultés affectives, amicales et professionnelles.

Nous repérons les systèmes de défense qu’ils ont mis en place, tant physiques que psychiques, face à l’impact des violences : douleurs somatiques, colère, mal-être, addictions, repli sur soi, culpabilité, honte, déni. Nous évoquons ces éléments avec eux.

 

Soutien de la Cellule

Nous affirmons clairement que les victimes ne sont en rien responsables de ce qu’elles ont subi, afin de les aider à se libérer de la honte qui les habite et qui les enferme dans leurs difficultés à en parler. Cette honte doit changer de camp, car elle appartient à l’agresseur.

Nous croyons en leur parole, ce qui est d’autant plus important pour ceux qui ont déjà tenté de se confier sans être crus, et parfois même accusés de mentir. Nous mettons des mots sur les mécanismes d’emprise et le syndrome post-traumatique, qui ne laissent aucun doute quant à leur statut de victimes.

Nous sommes profondément touchés par ce qu’ils ont enduré dans la solitude et le silence.

Nous insistons sur l’importance de la reconnaissance des faits et de leur statut de victime par les autorités civiles (police et justice pénale) et ecclésiastiques. Lors d’une deuxième rencontre, nous revoyons ensemble le déroulé de la première séance, en leur demandant de partager leur ressenti, pendant et après celle-ci.

Nous vérifions le contenu de leur témoignage, afin de nous assurer de la justesse des termes employés, tout en leur offrant la possibilité de corriger ou de compléter leurs propos.

Nous leur précisons que nous restons disponibles pour d’éventuelles rencontres ultérieures, et qu’ils peuvent contacter des associations de victimes, notamment « Les Voix Libérées » en Indre-et-Loire.

 

Engagement de l’Église et perspectives de réparation

Leur témoignage sera transmis à l’Archevêque, qui peut déjà être en mesure de reconnaître leur statut de victime et de les recevoir, s’ils en font la demande. L’Église informe le Procureur de la République, conformément au protocole signé, et oriente les victimes vers les organismes de réparation et de reconnaissance mis en place par la Conférence des Évêques de France (INIRR ou COREF).

Nous avons un rôle de discernement et le devoir de proposer un suivi psychologique extérieur ou un accompagnement diocésain, selon les besoins et l’urgence des soins.

Nous restons disponibles pour les soutenir tout au long des démarches à venir. C’est la première étape de l’engagement de l’Église envers les personnes meurtries, détruites et blessées par les actes « impensables » d’un membre de l’institution.

Accompagnement psychologique individuel dans le processus de réparation : Un témoignage didactique

1. L’impact de votre histoire

Au cours de ces deux années passées à écouter votre histoire de vie, j'ai été profondément touchée par ce que vous m’avez confié. Votre parole, née d'une souffrance si profonde qu'elle en devient indicible, a non seulement transformé votre vie mais a également modifié ma propre perception du monde. Chaque mot, chaque silence, chaque émotion partagée a créé en moi une résonance qui va au-delà de l'expérience professionnelle, elle m'a permis d'entrer en contact avec une réalité humaine d'une intensité rare.

2. Le cadre de travail psychothérapeutique

2.1. L’écoute active

  • Définition et portée : L’écoute active est une compétence essentielle dans le processus psychothérapeutique. Elle consiste à être pleinement attentif à ce qui est dit, mais aussi à la manière dont cela est dit, ainsi qu’aux expressions émotionnelles et corporelles de celui qui parle. Cette écoute me plonge dans une immersion totale de votre vécu. Elle m’atteint profondément, me confronte à mes propres émotions et me déstabilise parfois. Il est essentiel de comprendre ce que vous ressentez sans pour autant s’identifier à votre place, en maintenant une distance thérapeutique nécessaire pour ne pas être submergée, tout en vous offrant une présence empathique et authentique. Cette écoute active génère une empathie sincère et une compassion réelle, me rendant directement concernée par « ces crimes dans l’Église, un scandale devant Dieu » (cf. message des évêques de France, mars 2021).

2.2. Approche thérapeutique intégrative

  • Adaptabilité des outils thérapeutiques : L’approche thérapeutique intégrative que j’utilise permet une flexibilité dans le choix des méthodes et des outils thérapeutiques. Cette flexibilité est essentielle pour répondre précisément à vos besoins et à votre demande. Chaque séance est l'occasion de réévaluer et d'adapter les méthodes utilisées, qu'il s'agisse de techniques de gestion du stress, de travail sur les émotions, ou d'approches cognitivo-comportementales. Cette adaptabilité exige de ma part une formation continue pour rester à jour sur les différentes pratiques thérapeutiques et une préparation rigoureuse pour chaque séance, afin de vous offrir le soutien le plus pertinent et le plus efficace possible.

3. Votre cheminement personnel

3.1. Respecter votre rythme et vos attentes

  • Accompagnement personnalisé et progressif : Je vous accompagne en respectant scrupuleusement votre rythme et vos attentes. Vous êtes au cœur du processus thérapeutique, et c’est vous qui choisissez les sujets et les aspects de votre vie que vous souhaitez aborder, en fonction de ce qui vous semble le plus pertinent ou le plus supportable à un moment donné. Cela vous permet de travailler sur des expériences que vous venez de vivre ou sur des souvenirs plus anciens, tout en respectant votre capacité émotionnelle du moment. Mon rôle est de vous offrir un espace sécurisé où vous pouvez explorer ce qui vous semble encore trop douloureux ou impensable, en prenant le temps nécessaire pour le faire. Cette approche vous appartient, et il est essentiel de respecter cette temporalité pour que la thérapie soit véritablement bénéfique.

3.2. La double problématique de l’emprise et du traumatisme psychique

  • Confiance brisée et perte de repères : Vous êtes confronté à une double problématique complexe : celle de l’emprise et celle du traumatisme psychique. La confiance que vous aviez placée en l’abuseur, une figure d'autorité en qui vous croyiez, vous a conduit à accepter l’inacceptable, vous éloignant progressivement de vos repères familiaux et éducatifs. Cette rupture de confiance a eu des conséquences dévastatrices, créant une confusion entre le bien et le mal, qui a brouillé votre capacité à juger de manière claire les situations, et vous a laissé dans un état de vulnérabilité extrême.

3.3. Trahison et survie psychique

  • Clivage nécessaire à la survie : Vous avez été trahis par une personne qui se présentait comme une figure paternelle de substitution, un représentant de Dieu, qui a abusé de cette position pour commettre des actes indicibles. Vous avez été séduit par la promesse de joie, par la musique, les voyages, et les nouvelles rencontres qui semblaient offrir un « paradis » de fraternité. Mais ce paradis apparent n’a fait qu’aggraver la situation, créant un clivage psychique entre l'acte de viol et la relation que vous aviez établie avec cet individu. Ce clivage a été une protection nécessaire pour votre survie psychique, vous permettant de dissocier les actes violents de l’image que vous aviez de cette personne et de maintenir un semblant de normalité dans une situation profondément anormale.

4. Le visage du mal

4.1. L’identification de l’abuseur

  • Personnalisation et reconnaissance du mal : Au fil de notre travail ensemble, le mal a pris un visage identifiable pour moi, celui d’un « homme d’Église » de Tours, qui a utilisé la séduction, le mensonge, et la manipulation pour vous entraîner dans une confusion totale entre le bien et le mal. Les conséquences de ses actes ont été graves et durables, affectant votre corps et votre esprit pendant plus de 40 ans. Malgré les rumeurs qui circulaient, ce scandale a été ignoré et occulté, laissant les victimes sans défense. C’est mon Église qui porte la responsabilité de ces actes, et cette reconnaissance est un pas essentiel dans le processus de réparation.

4.2. Le travail de reconstruction

  • Exploration et rétablissement de la confiance : Le travail que nous avons entrepris ensemble s’est d’abord concentré sur la confiance, qui a été si profondément ébranlée. Il s’agit de redécouvrir la confiance en vous-même, en travaillant sur l’estime de soi, la honte, la culpabilité, et la dévalorisation qui ont émergé de cette expérience. Ensuite, nous abordons la confiance envers les autres, en explorant des sentiments de méfiance, des attitudes de retrait, une tendance à la soumission, ou au contraire, un besoin excessif d’appui ou de protection. Ce travail est essentiel pour vous permettre de reconstruire des relations saines et équilibrées.

4.3. Apprivoisement et intégration

  • Processus d’apprivoisement : L’apprivoisement est une métaphore puissante pour décrire le processus thérapeutique que nous avons entrepris, semblable à la relation entre le Petit Prince et le renard dans l’œuvre de Saint-Exupéry. Il s’agit d’une démarche progressive où, peu à peu, vous apprenez à vous reconnecter à vos émotions, à vos sensations corporelles, et à vos souvenirs, pour mieux les intégrer dans votre vie quotidienne. Nous avons pris ensemble ce que vous me partagiez des maux somatiques, psychologiques, affectifs, sexuels, et spirituels, pour en faire des éléments compréhensibles et intégrés dans votre existence. Cette intégration est fondamentale pour que vous puissiez vivre pleinement votre vie, sans être continuellement submergé par les conséquences de votre traumatisme.

5. Difficultés et réalité quotidienne

5.1. Relations et ajustements

  • Complexité des relations humaines : Derrière ce récapitulatif se cache une réalité complexe et douloureuse qui continue à se manifester dans votre quotidien, notamment dans vos relations avec les autres. Trouver la bonne distance, à la fois pour vous et pour les autres, est un défi constant. Comment s’ajuster à l’autre, comment partager les peurs qui vous submergent sans vous enfermer dans un isolement émotionnel ? Ces questions sont au cœur de notre travail, et elles nécessitent un équilibre délicat entre ouverture et protection de soi.

5.2. La confiance dans les structures de soin

  • Défi de la confiance envers les structures de soin : Vous avez été profondément déçus par les structures de soin psychiatriques, qui n'ont pas su répondre à vos appels à l'aide lors de vos tentatives de suicide. Non seulement vous n’avez pas été écouté ou compris, mais vous avez été renvoyé à votre souffrance et à la solitude, sous camisole chimique. Cette expérience a érodé votre confiance envers ces institutions, rendant encore plus difficile le travail de reconstruction.

5.3. Le rôle de la famille

  • Soutien familial et médiation : Conscient que votre famille a également souffert des conséquences de ces violences sexuelles, vous m’avez demandé d’intervenir en médiation pour rétablir une communication avec votre femme et votre dernière fille. Cette démarche est un acte de courage et de lucidité, reconnaissant que vos proches sont des victimes collatérales. Ensemble, nous avons travaillé pour renouer les liens familiaux, restaurer une forme de dialogue, et offrir un soutien mutuel indispensable à votre reconstruction.

6. Dimension spirituelle

6.1. Questionnement de la foi

  • Crise spirituelle et quête de sens : « Comment puis-je encore croire en l’Église, ce prêtre m’a détruit ». Ces mots résonnent comme une question profondément douloureuse, marquant une crise spirituelle majeure. Vous m’avez demandé de vous accompagner au cœur de cette crise, en explorant la foi qui vous a été transmise par vos parents. Cette exploration n’est pas seulement une recherche intellectuelle ; elle touche aux racines mêmes de votre identité et de votre relation à Dieu. La foi, qui autrefois était une source de réconfort et de sens, est désormais entachée par les violences sexuelles que vous avez subies, rendant chaque aspect de votre vie spirituelle douloureux et confus.

7. Le combat contre l’emprise

7.1. Prise de conscience

  • Déconstruction de l’emprise : Le combat contre l’emprise est l’un des aspects les plus cruciaux de votre processus de guérison. Cette emprise, qui s’est exercée sur vous à un moment de vulnérabilité, a laissé des traces profondes dans vos schémas de pensée et de comportement. La prise de conscience de cette emprise est le premier pas vers la libération. Ensemble, nous avons travaillé à déconstruire ces schémas, à identifier les comportements induits par l’abuseur, et à rétablir votre autonomie psychique. Cette déconstruction est essentielle pour vous permettre de reprendre le contrôle de votre vie, de vos décisions, et de vos relations, sans être constamment influencé par les traumatismes passés.

7.2. Mémoire

  • Du traumatisme à l’autobiographie : La mémoire est un terrain de bataille dans le processus de guérison. La mémoire traumatique, qui vous plongeait dans des répétitions incessantes de l’horreur vécue, doit être transformée en mémoire autobiographique. Cette transformation n’est pas une simple reconstruction des faits ; elle implique une réappropriation de votre histoire. Nous avons travaillé à intégrer ces souvenirs douloureux dans un récit de vie cohérent, qui ne nie pas le traumatisme mais qui l’intègre comme une partie de votre histoire personnelle. Cette unification de votre histoire est un pas important vers la libération des mécanismes post-traumatiques qui emprisonnaient votre esprit.

8. L’importance du collectif

8.1. Soutien et résilience

  • Rôle du collectif dans la résilience : Le soutien que vous avez trouvé dans le collectif des victimes a été une source inestimable de résilience. Ce collectif, en vous offrant un espace de parole et d’écoute, a permis de briser l’isolement et de partager des expériences similaires. Vous avez trouvé dans ce groupe une force qui vous a aidé à vous reconstruire, mais aussi à vous mobiliser pour soutenir d’autres victimes. Ce soutien mutuel a renforcé votre sentiment d’appartenance et a été un facteur clé dans votre parcours de résilience.

9. Aboutissement et renaissance

9.1. Confiance retrouvée

  • Renaissance à travers la confiance retrouvée : L’aboutissement de ce travail thérapeutique se mesure par la renaissance de votre vie. Vous avez réussi à rétablir une confiance en vous-même et en les autres, qui avait été profondément ébranlée. Cette renaissance n’est pas seulement psychologique ; elle est aussi spirituelle et existentielle. Vous avez retrouvé la capacité de vivre pleinement, de ressentir de la joie, et de vous projeter dans l’avenir sans être constamment hanté par votre passé. Cette confiance retrouvée est le signe que vous avez surmonté les mécanismes post-traumatiques qui paralysaient votre existence.

9.2. Un combat pour tous

  • Responsabilité et engagement collectif : Votre reconstruction personnelle s’inscrit dans un combat collectif. Vous avez pris conscience que votre guérison ne concerne pas seulement vous-même, mais aussi toutes les autres victimes de violences sexuelles. Ce combat pour la justice, pour la reconnaissance, et pour la prévention des violences sexuelles est un défi que vous avez choisi de relever, non seulement pour vous, mais pour tous ceux qui n’ont pas encore trouvé la force de se relever. Votre engagement dans ce combat collectif est un acte de solidarité et de responsabilité qui transcende votre propre histoire pour devenir un engagement pour l’humanité.

10. Les défis à surmonter

10.1. Réintégration sociale et difficultés professionnelles

  • Stigmatisation et double peine : Votre parcours professionnel a été marqué par la stigmatisation, aggravant le défi de la reconstruction psychique. Vous avez dû faire face à des discriminations, des jugements, et une incompréhension qui ont rendu votre réintégration sociale particulièrement difficile. Cette stigmatisation est une double peine qui vient s’ajouter au traumatisme initial, compliquant encore plus votre chemin vers la guérison.

10.2. Le silence et l’isolement

  • 14 années de silence : Le long silence que vous avez gardé est le reflet de la profondeur du traumatisme que vous avez subi. Ce silence vous a isolé de votre famille, de vos amis, et de la société en général, vous enfermant dans une prison intérieure où l’enfant blessé en vous cherchait à se protéger du monde extérieur. Ce silence est un mécanisme de survie, mais il a aussi été une barrière à la guérison, vous empêchant de recevoir l’aide et le soutien dont vous aviez besoin.

10.3. Réintégration familiale

  • Confiance et communication rétablies : Partager votre histoire avec votre famille a été une étape importantee de votre parcours de guérison. Ce partage, rendu possible par le soutien du collectif et par notre travail en thérapie, a permis de rétablir la communication avec vos proches. Cette réintégration familiale est un signe que vous avez commencé à guérir, à rétablir les liens qui avaient été brisés par le traumatisme, et à reconstruire une relation de confiance avec ceux qui vous sont chers.

11. La résilience collective

11.1. Force de la communauté

  • Mobilisation et résilience collective : Votre mobilisation au sein du collectif des victimes a été une source de force et de résilience, non seulement pour vous-même mais aussi pour les autres. En participant activement à ce collectif, vous avez non seulement trouvé un soutien, mais vous avez aussi contribué à la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants. Cette mobilisation collective est une étape clé dans votre parcours de résilience, montrant que vous avez transformé votre souffrance en une force pour le bien commun.

12. Conclusion : La renaissance personnelle

12.1. Renaissance et liberté

  • Libération et nouvelle vie : Vous renaissez à la vie avec une confiance retrouvée et une nouvelle liberté. Cette renaissance est le fruit d’un long travail de reconstruction, où vous avez appris à vous libérer des mécanismes post-traumatiques qui vous emprisonnaient. Vous êtes désormais libre de mener votre existence sans le poids constant de votre passé, et cette liberté retrouvée est un témoignage puissant de votre victoire sur la souffrance. Vous avez retrouvé la joie de vivre, et cette joie est un signe que vous avez réussi à transformer votre expérience en une force positive.

12.2. Un combat partagé

  • Engagement et responsabilité collective : Votre reconstruction ne se limite pas à une victoire personnelle ; elle s’inscrit dans un combat collectif que vous avez choisi de mener pour toutes les victimes de violences sexuelles. Vous avez pris la responsabilité de partager votre expérience, de vous engager dans la lutte contre les violences sexuelles, et de soutenir ceux qui sont encore en souffrance. Ce combat partagé est un défi que nous devons relever ensemble, pour que justice soit rendue, pour que la vérité soit dite, et pour que de telles horreurs ne se reproduisent jamais.

Conclusion

Votre histoire est un témoignage de résilience, de courage, et de transformation. Elle montre qu’il est possible de surmonter les pires épreuves et de renaître à la vie, même après des décennies de souffrance. Votre parcours est une source d’inspiration pour nous tous, et votre engagement dans la lutte contre les violences sexuelles est un acte de solidarité qui transcende votre propre histoire pour devenir un combat pour l’humanité entière. Ensemble, nous continuerons ce combat, avec la certitude que la justice et la vérité triompheront.

 

Nous remercions sincèrement les personnes qui ont fait l’effort de venir partager avec nous leur vécu de violences sexuelles ou de mécanismes d’emprise exercés par un prêtre, un religieux ou une personne laïque en position de responsabilité.

Résumé : Ici est abordé l'accompagnement des victimes de violences sexuelles au sein de l'Église, mettant en avant l'importance de l'écoute bienveillante, de l'identification des mécanismes de manipulation, et du soutien psychologique. Il souligne que les victimes ne sont pas responsables de leurs souffrances et insiste sur la nécessité de reconnaître leur statut par les autorités. Le processus de guérison inclut une approche intégrative respectant le rythme des victimes et traitant les traumatismes subis. Enfin, il évoque la résilience collective, la réintégration sociale et familiale, ainsi que l'engagement des victimes dans la lutte contre les violences sexuelles, témoignant de leur transformation et de leur quête de justice.

La conférence des Evêques de France (CEF)

Que fait la CEF ?

Après avoir trop longtemps caché, couvert, nié, ou minimisé les dénonciations d'abus sexuels, l'Église de France a cherché quelles réponses apporter à ces révélations d'abus commis par des membres du clergé et de personnes engagées dans l'église.

En 2019, La Conférence des Évêques de France a décidé de faire établir des faits sur les abus sexuels sur mineurs dans l'Église.

En 2021, le rapport d'étape de la Commission Sauvé mentionne au moins 216 000 victimes de prêtres pédo-criminels en France depuis 1950.

En 2021, la Conférence des Évêques de France prend ses responsabilités et reconnaît celle de l'Église. Les Évêques ont alors décidé de se donner les moyens de reconnaître et de réparer ces violences. En tant que Vice-Président du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, Monseigneur Jordy est un acteur engagé de ce travail entrepris pour que l’Église soit une maison plus sûre. Il manifeste par ses actes l'attention qu'il porte aux personnes victimes. Il fait en sorte que leurs attentes et leurs exigences soient reconnues légitimes et vraiment entendues.

Le site internet de la CEF

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