Quelle prévention ?
Pour que ça ne se reproduise plus
Proteger les enfants
Créer des environnements sûrs et bienveillants pour les enfants :
Les familles doivent créer un environnement protecteur où les enfants se sentent en sécurité, respectés et soutenus. Cela contribue non seulement à prévenir la pédocriminalité, mais aussi à favoriser le développement sain et équilibré des enfants.
Par exemple : Comment ?
1-Par l'éducation et la sensibilisation des Enfants
Éducation au consentement : Apprenez aux enfants les notions de consentement et d'autonomie corporelle. Expliquez-leur qu'ils ont le droit de dire non à tout contact physique qu'ils ne veulent pas.
Reconnaissance des comportements inappropriés : Enseignez aux enfants à identifier et à signaler les comportements inappropriés ou les situations qui les mettent mal à l'aise
.2. Encourager la Communication Ouverte
Dialogue ouvert : Encouragez les enfants à parler de leurs journées, de leurs sentiments et de leurs préoccupations sans crainte de jugement ou de répercussions.
Écoute active : Soyez à l'écoute de ce que les enfants disent, prenez leurs préoccupations au sérieux et réagissez de manière appropriée.
3. Surveillance et Supervision
Supervision adéquate : Surveillez les interactions de vos enfants avec les adultes et les autres enfants, tant en ligne qu'en personne.
Environnement sécurisé : Assurez-vous que les environnements où vos enfants passent du temps sont sûrs, bien éclairés et permettent une supervision facile.
4. Établir des Règles et des Limites
Règles de la maison : Mettez en place des règles claires concernant l'utilisation de l'Internet, les interactions avec des inconnus et les comportements
attendus au sein de la famille.
Limites personnelles : Apprenez aux enfants à respecter leurs propres limites et celles des autres.
5. Formation et Sensibilisation des Parents
Formation continue : Participez à des formations et des ateliers sur la prévention des violences sexuelles et sur les compétences parentales.
Reconnaître les signes : Apprenez à reconnaître les signes de maltraitance ou de comportements inappropriés et comment y répondre efficacement.
Sensibiliser les parents et les personnes de l'environnement à l'importance de croire et de soutenir un enfant qui révèle des faits subis (voir chapitre plus bas "Informer les parents"
6. Encourager des Relations Positives
Modèle de comportement : Soyez un modèle de comportement respectueux et bienveillant. Les enfants apprennent par l'exemple.
Relations de confiance : Encouragez les relations positives et de confiance avec des adultes fiables (grands-parents, oncles, tantes, etc.).
7. Sécurité en Ligne
Contrôle parental : Utilisez des logiciels de contrôle parental pour surveiller et limiter l'accès des enfants à certains contenus en ligne.
Éducation numérique : Enseignez aux enfants les bonnes pratiques en ligne, y compris la prudence quant aux informations qu'ils partagent et les personnes avec qui ils communiquent.
Etre très vigilant sur leur utilisation des réseaux sociaux
8. Ressources et Soutien
Ligne d'assistance : Familiarisez-vous avec les ressources locales et nationales, telles que les lignes d'assistance pour enfants et les services de protection de l'enfance.
Support émotionnel : Fournissez un soutien émotionnel constant et soyez attentif aux besoins émotionnels de vos enfants.
Si besoin contacter le numéro national 119 qui donnera conseils et adresses
9. Encourager l'Autonomie
Renforcer la confiance en soi : Aidez les enfants à développer leur confiance en eux, ce qui les rendra plus aptes à dire non et à signaler des comportements inappropriés.
10. Responsabilisation : Encouragez les enfants à prendre des décisions appropriées pour leur âge et à assumer certaines responsabilités.
Résumé : Ici est soulignée l'importance de créer des environnements sûrs pour les enfants afin de prévenir la pédocriminalité et de favoriser leur développement.
Ces mesures visent à protéger les enfants et à favoriser leur épanouissement.
Protéger les personnes en situation de handicap-
Education à la vie affective
La situation de HANDICAP accroit le risque de violences, notamment sexuelles
Les formes de violences sont les mêmes qu’en population générale, néanmoins la situation de DEPENDANCE (physique, économique, financière…) dans laquelle se trouve une personne en situation de handicap, peut favoriser les relations d’EMPRISE et de DOMINATION.
1) Il faut se poser des questions devant un certain nombre de signes non exhaustifs :
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Troubles du SOMMEIL
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PEUR d’aller dans un lieu, de rencontrer une personne
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Crise d’ANGOISSE inopinée
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REPLI, MUTISME, syndrome DEPRESSIF
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Idées SUICIDAIRES, tentative de SUICIDE
2) Il ne faut pas hésiter à poser des questions (de préférence quand la personne est seule)
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Est-ce qu’il y a des personnes qui vous mettent mal à l’aise, qui ont des attitudes qui vous gênent ou vous sont désagréables ?
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Est-ce que vous avez subi des évènements qui vous ont fait mal, et/ou qui continuent de vous faire mal aujourd’hui ?
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Est-ce qu’on vous a déjà fait mal à cet endroit ?
3) Que FAIRE en cas de SUSPICION ?
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ECOUTER et CROIRE la personne
-Etre attentif au langage corporel, au changement de comportement, d’autant plus que la personne a du mal à s’exprimer verbalement
-Recourir à des supports pédagogiques, pictogrammes pour permettre d’engager le dialogue sur la notion d’emprise et de consentement
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ORIENTER :
-si danger imminent : mise à l’abri et signalement au procureur
-si PAS de danger imminent ; prendre le temps d’écouter tranquillement et respecter le temps de la personne
MODULES de FORMATION EN LIGNE ; Dépister, signaler, prévenir les violences sexuelles commises à l’encontre de personnes en situation de HANDICAP
FORMER LES ACCOMPAGNATEURS DIOCÉSAINS A LA PROTECTION DES MINEURS
Suite à la publication du rapport de la CIASE (octobre 2021) le diocèse de Tours s’est mis au travail et un guide « pour une Église sûre », a été élaboré par la Cellule d’écoute diocésaine. Diffusé en septembre 2022, il contient entre autres :
- la charte diocésaine adressée à toute personne se prévalant d’intervenir dans le cadre des activités de l’Église (clercs, laïcs, religieux(ses)…),
- une lettre d’engagement à signer,
- une copie d’extrait du casier judiciaire (décision des évêques de France prise en novembre 2021) à fournir.
Lien vers livret « Pour une Église sûre »
Tous les mouvements, services du diocèse doivent imprimer dans leurs fondamentaux, leurs postures, ces préconisations.
Pour compléter ce dispositif, différentes formations ont été mises en place sur le diocèse depuis septembre 2022 (cf agenda des actions de prévention et formation)
Pour rester mobilisé dans la durée une e-formation « STOPABUS-PROTEGER L’ENFANCE » sera mise en place dès septembre 2024. Une nouvelle étape s’ouvre donc maintenant : intégrer la prévention, la bientraitance dans notre fonctionnement diocésain, tel est notre enjeu. Elle sera rendue obligatoire pour tous les acteurs accompagnant des mineurs dans le diocèse :
- Comment concrètement, détecter un enfant en souffrance ?
- Quelles règles pratiques adopter pour éviter les situations à risque.
- Que dit la loi exactement, comment protège-t-elle ?
- Comment réagir en cas de problème ?
Lien vers Moc STOPABUS-PROTEGER L’ENFANCE
D’autre part, au niveau national, l’Eglise a mis en place en mars 2023 le Célébret. Cette carte d’identification pour tous les clercs permet de vérifier les habilitations et éventuelles restrictions de ministère. Il est valable 1 an. Il peut être demandé lors d’un déplacement hors diocèse, en France, à l’étranger, dans des sanctuaires, en paroisse ou sur des grands évènements comme les JMJ pour apporter la preuve qu’un prêtre est bien habilité à donner les sacrements et n’est sous le coup d’aucune restriction entravant ses facultés sacramentelles.
Lien eglise.catholique.frcelebret)
Informer les parents
VIOLENCES SEXUELLES : OSER EN PARLER pour OSER PARLER (Danielle B & Anne P)
Plus de 95% des violences sexuelles se vivent dans le cercle des proches d’un enfant : sa famille, un groupe d’appartenance : lieu de garde, école, sport, loisir, culte etc….
De par son statut, l'enfant est entièrement dépendant de l’adulte. Tout d’abord sur le plan purement matériel, nécessaire à sa survie, et aussi sur le plan affectif. Cette dépendance permet de mieux comprendre la contrainte que peut exercer un adulte sur lui. L’enfant est impuissant pour s’opposer et pour mettre en mots ce qui lui est imposé par un adulte proche, normalement à ses côtés pour le protéger. Un climat de séduction, de valorisation, de secret dicté par l’abuseur lui fait ressentir gêne, honte, culpabilité par rapport à ce qui lui arrive. Il enfouit cet acte impensable qu’il redoute d’avoir à revivre. Les familles ou institutions fermées sur le monde peuvent favoriser un climat de « non-dit » où les violences sexuelles sont vécues dans le secret et donc commis souvent impunément.
Pourquoi est-ce DIFFICILE pour l’enfant de « parler » ?
● Parce que l’enfant peut ne pas comprendre ce qui lui arrive. Il est en état de sidération. Il n’a pas de mots pour exprimer ses émotions. Parfois c’est son corps qui va parler (maux de ventre, trouble du comportement alimentaire etc…)
● Parce qu’il ne sait pas forcément que certains mots, certaines attitudes, certains gestes des adultes, sont inadaptés et abusifs à son égard.
● Parce que l’agresseur peut être quelqu’un d’aimé et admiré, qui l’aide à se construire dans d’autres domaines : familial, scolaire, artistique, sportif, religieux etc…
● Parce qu’il peut sentir le fait que parler de sexualité est « tabou » ou difficile en famille
● Parce qu’il a peur de ne pas être cru, peur des réactions de son agresseur, mais aussi des réactions de son entourage (sidération, déni…)
Pourquoi est-ce DIFFICILE pour l’entourage « d’entendre » ?
● Parce que l’adulte agresseur est reconnu de par son statut et son lien avec l'entourage
● Parce que chacun peut se mettre en posture d’entendre ce que dit un enfant . PAS besoin d’être Professionnel pour dire : “je t’écoute, je te crois, je te protège”
● Parce que l’entourage ne peut imaginer que cet adulte puisse poser de tels actes, et encore moins sur son enfant. Ne pas mettre cet adulte en position « infaillible ». IL reste un humain
● Parce que cet adulte use de séduction, d’emprise, d’autorité, voire de manipulation aussi sur l’entourage de l’enfant
Pourquoi est-ce NECESSAIRE de « parler » ?
● Parce que c’est ainsi que l’enfant va comprendre, ou se faire confirmer par ses proches ce que les adultes n’ont aucun droit de faire sur son corps, ou de lui demander de faire sur le corps de l’adulte
● Parce que parler permet de libérer les émotions négatives ressenties (colère, tristesse…)
Parce que parler permet de se reconnaître comme victime pour sortir de la honte, de la culpabilité et restaurer la confiance en soi et dans les autres
● Parce que la parole confiée à un adulte sûr et aimé, qui protège, soutient et défend, redonne force et appui
Pourquoi est-ce NECESSAIRE de porter les dires de l’enfant à la connaissance des autorités de Justice ?
● Parce que faire la vérité devant tous permet de se libérer de la peur, de l’emprise et de redevenir « un vivant »
● Parce que la confrontation à la Loi Civile permet que l’agresseur soit reconnu comme tel, nommé et puni de ses actes. L’enfant lui-même est reconnu alors comme victime
● Parce que les victimes ont par leurs paroles permis de stopper le fonctionnement délétère de l’abuseur, permettant la répétition des délits sur lui-même ou d’autres victimes.
Et si l’enfant ne parle pas ?
● Penser à apprendre à l’enfant dès son plus jeune âge, que son corps lui appartient, qu’il est une affaire intime que l’on garde pour soi
● Parler librement des touchers permis et de ceux interdits
● Être attentif à ses peurs (refus, peur de partir avec un adulte…), à ses actes (jeux sexualisés répétés…), à ses plaintes qui viennent du corps (douleurs, perte de poids…), à ses changements manifestes de comportements (tristesse, isolement…) . L’adulte peut dire : «est-ce que dans ce qui se passe avec cet adulte (cet aîné), il y a quelque chose qui te gêne ? qui te dérange ? qui te met mal à l’aise? quelque chose qu’il fait que tu trouves dégoûtant ?» . C’est en partant de mots simples et concrets de la vie de l’enfant qu’on se met en posture d’accueillir ce qu’il n’arrive peut-être pas à formuler facilement
● Aider l’enfant à exprimer ses émotions et à l’adulte de l’accueillir sans jugement et sur toutes les questions qu’il se pose
Ainsi “oser parler avec l’enfant peut lui permettre d’oser en parler”
Danielle B & Anne P
Résumé Le texte "VIOLENCES SEXUELLES : OSER EN PARLER" de Danielle B et Anne P souligne que plus de 95% des violences sexuelles envers les enfants se produisent dans leur entourage proche, ce qui les rend vulnérables et souvent incapables de s'opposer aux violences sexuelles. Les enfants ont du mal à parler en raison de la confusion, de la peur de ne pas être crus et du tabou autour de la sexualité. L'entourage peut également avoir des difficultés à écouter ces témoignages à cause de la reconnaissance de l'agresseur.
Il est essentiel de briser le silence pour permettre aux enfants de se reconnaître comme victimes et de libérer leurs émotions. Parler aide à valider leurs expériences et à exposer les violences sexuelles aux autorités, garantissant ainsi la protection des victimes. En cas de silence, il est important d’éduquer les enfants sur le consentement et de rester attentif à leurs comportements et émotions pour faciliter leur expression.
Sites internet pour la protection des mineurs
Suggestions :
https://lemondeatraversunregard.org/
https://www.bayard-jeunesse.com/infos/actualites/violences-sexuelles-comment-proteger-enfants-et-adolescents/
http://www.luttercontrelapedophilie.catholique.fr
https://abus-quefaitleglise.catholique.fr/
STOPABUS-PROTEGER L'ENFANCE : https://stopabus.moocit.fr/courses/course-v1:DioceseParis+001+1/about
"Mon corps est un trésor "(Bayard Presse), "Stop aux violences sexuelles faites aux enfants" (Bayard Presse), "Stop aux violences" Phosphore (Bayard Presse).
Agenda des actions de prévention
LES ACTIONS MENÉES : PRÉVENTION ET FORMATION
- 27 septembre 2022 : « Pour une Eglise sûre : tous concernés » : Présentation par Mgr Jordy du guide de bonne conduite pour les relations pastorales
- 19 octobre 2022 : Pièce de théâtre « PARDON ? » donnée par L. MARTINEZ en l’église Saint-Julien de Tours
- 24 novembre 2022 : « Parler d’amour à nos enfants » ; intervention de Mme Inès PELISSIÉ du RAUSAS auprès d‘enseignants, soignants et animateurs au contact de jeunes
- Mars 2023 : « Parler affectivité et sexualité auprès des jeunes » ; intervention du CLER auprès de prêtres et laïcs
- 12 octobre 2023 : Conférence sur « la notion d’emprise » par le Dr Isabelle Chartier-Siben, avec des témoignages des personnes victimes du collectif « Voix libérées »
- 25 janvier 2024 : Conférence sur les « signaux faibles » donnée par le Dr Didier DEROCHE, psychiatre, en collaboration avec des personnes victimes du collectif « Voix libérées » qui témoigneront de ce qu’elles ont subi