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La cellule d'écoute diocésaine

  1. Accueil et écoute bienveillante

Lors de cette première rencontre, nous veillons à les accueillir avec bienveillance, en prêtant une oreille attentive à leur souffrance et à ce qu’ils souhaitent partager de leur parcours souvent difficile. Il est essentiel de les laisser s’exprimer à leur rythme, tout en les soutenant dans leur récit.

C’est un moment privilégié où la confiance peut commencer à s’établir, souvent pour la première fois, dans un climat de liberté, sans questions intrusives. Notre rôle n’est pas d’entendre tous les détails, mais d’assurer un environnement empreint de confiance et d’empathie.

 

Identification des mécanismes en jeu

Cette première étape permet de reconnaître, à travers leur récit, les mécanismes d’emprise dont ils ont été victimes : séduction, isolement, soumission à l’autorité de l’agresseur (souvent une figure adulte reconnue et respectée par les familles), et détournement de leurs aspirations à son profit.

Nous prenons également conscience des lourdes conséquences sur leur vie quotidienne, que nous percevons en partie à travers leurs difficultés affectives, amicales et professionnelles.

Nous repérons les systèmes de défense qu’ils ont mis en place, tant physiques que psychiques, face à l’impact des violences : douleurs somatiques, colère, mal-être, addictions, repli sur soi, culpabilité, honte, déni. Nous évoquons ces éléments avec eux.

 

Soutien de la Cellule

Nous affirmons clairement que les victimes ne sont en rien responsables de ce qu’elles ont subi, afin de les aider à se libérer de la honte qui les habite et qui les enferme dans leurs difficultés à en parler. Cette honte doit changer de camp, car elle appartient à l’agresseur.

Nous croyons en leur parole, ce qui est d’autant plus important pour ceux qui ont déjà tenté de se confier sans être crus, et parfois même accusés de mentir. Nous mettons des mots sur les mécanismes d’emprise et le syndrome post-traumatique, qui ne laissent aucun doute quant à leur statut de victimes.

Nous sommes profondément touchés par ce qu’ils ont enduré dans la solitude et le silence.

Nous insistons sur l’importance de la reconnaissance des faits et de leur statut de victime par les autorités civiles (police et justice pénale) et ecclésiastiques. Lors d’une deuxième rencontre, nous revoyons ensemble le déroulé de la première séance, en leur demandant de partager leur ressenti, pendant et après celle-ci.

Nous vérifions le contenu de leur témoignage, afin de nous assurer de la justesse des termes employés, tout en leur offrant la possibilité de corriger ou de compléter leurs propos.

Nous leur précisons que nous restons disponibles pour d’éventuelles rencontres ultérieures, et qu’ils peuvent contacter des associations de victimes, notamment « Les Voix Libérées » en Indre-et-Loire.

 

Engagement de l’Église et perspectives de réparation

Leur témoignage sera transmis à l’Archevêque, qui peut déjà être en mesure de reconnaître leur statut de victime et de les recevoir, s’ils en font la demande. L’Église informe le Procureur de la République, conformément au protocole signé, et oriente les victimes vers les organismes de réparation et de reconnaissance mis en place par la Conférence des Évêques de France (INIRR ou COREF).

Nous avons un rôle de discernement et le devoir de proposer un suivi psychologique extérieur ou un accompagnement diocésain, selon les besoins et l’urgence des soins.

Nous restons disponibles pour les soutenir tout au long des démarches à venir. C’est la première étape de l’engagement de l’Église envers les personnes meurtries, détruites et blessées par les actes « impensables » d’un membre de l’institution.

Protocole de transmission entre le Diocèse de Tours et le Procureur de la République de Tours

 

Un protocole de transmission au Parquet d’informations portées à la connaissance du diocèse de Tours dénonçant des faits de nature sexuelles susceptibles d’être qualifiés pénalement a été signé en janvier 2020 par le diocèse de Tours représenté par Mgr Jordy et M. le Procureur de la République du tribunal judiciaire de Tours.

Ce protocole a pour but de renforcer la lutte contre la pédocriminalité au sein du diocèse de Tours en définissant les modalités de transmission au Parquet de toute information préoccupante dénonçant des faits de nature sexuelle dans le but de protéger d’éventuelles victimes. Il vise à créer les conditions d’une relation de confiance dans la durée entre le Parquet et l’autorité diocésaine.

Ces protocoles signés également dans plusieurs autres diocèses marquent une étape importante dans l’engagement de l’Eglise à lutter contre les agressions et violences sexuelles et à collaborer avec l’institution judiciaire

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