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Un chemin vers la vérité : Histoire et mobilisation des anciens Petits Chanteurs de Touraine
En 2000, Gilles, ancien Petit Chanteur de Touraine des années 1960 prend conscience des agressions sexuelles qu’il a subies dans son enfance.
Cette révélation marque le début d’un long parcours, à la fois personnel et judiciaire. Après une hospitalisation en 2002, il commence une psychothérapie pour affronter son traumatisme. En 2006, il dépose plainte contre le chef de chœur, l'abbé Bernard Tartu, un prêtre en contact avec des mineurs, posant ainsi un premier acte officiel pour dévoiler les agressions subies et l’inaction de l’Église malgré les instances de prévention existantes.
Au fil des ans, l'Église met en place des cellules d'écoute, dont une en 2017, censées offrir un espace aux victimes pour s’exprimer.
Création du collectif et prise de parole publique (2019-2021)
En 2019, de nouvelles plaintes sont déposées, notamment par Frédéric et Olivier, deux frères également victimes de l'abbé Tartu.
Soutenus par Mgr Jordy, qui transmet le dossier à Rome, les victimes regrettent l’insuffisance des actions locales.
En 2021, après des articles exposant le ressentiment d'inaction du diocèse, elles créent le collectif Voix Libérées. Celui-ci prend rapidement forme, organisant des réunions, des actions médiatiques, et lançant un site internet pour amplifier la voix des victimes et sensibiliser le public.
Mobilisation et lutte pour la reconnaissance (2022)
En 2022, le collectif intensifie ses actions pour obtenir justice. En février, les anciens membres des Petits Chanteurs de Touraine se rassemblent pour témoigner de l’ampleur des abus au sein de la manécanterie. En mars, Voix Libérées participe à une messe en mémoire des victimes.
En octobre, en présence de Mr Jean Marc Sauvé (rapport de la Ciase), se tient la première rencontre des collectifs de victimes à la mairie de Paris qui renforce leur détermination et leur solidarité.
Avec ses maigres moyens le collectif recense 15 victimes. Officiellement 7 plaintes sont déposées en gendarmerie ou police. La justice est saisie.
Vers la justice et le souvenir (2023-2024)
Le procureur de la République de Tours notifie à toutes les victimes le classement sans suite des plaintes pour prescription. Il leur signifie que pour autant les faits sont avérés.
Ceci ouvre la voie de l’inirr.
Les efforts du collectif commencent à porter leurs fruits en 2023.
En janvier, une rencontre historique réunit le diocèse, l'inirr (Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation) et France Victimes 37.
En avril, l’inirr auditionne les 7 victimes ayant déposé un dossier.
L'inirr rend et notifie en juin ses décisions individuelles et maximales.
Dans le même temps, un procès canonique contre l'abbé Tartu se profile.
Le projet d’une plaque commémorative apposée à la basilique Saint-Martin à Tours prend forme, avec l’ajout d’un QR code pour permettre aux visiteurs d’en savoir plus.
Les liens avec le diocèse se resserrent, et des réunions régulières sont instaurées pour enrichir mutuellement leurs approches.
Durant l’été 2023 les auditions au Tribunal Pénal Canonique National (TPCN) se succèdent. L’instruction se termine en septembre.
En octobre 2024, un retour d’expérience est organisé à Tours avec tous les acteurs (VL, Diocèse, inirr et FV37). Les démarches restauratives individuelles et collectives sont annoncées par l’inirr.
En 2024, le collectif intensifie ses demandes d’information concernant les suites du procès canonique de Tartu.
Au printemps, le Tribunal Pénal Canonique National déclare l'abbé Tartu coupable et le condamne par décret, suspendu, en attente de validation par Rome.
Une lutte toujours vivante (2024 et au-delà)
Début novembre 2024, le Vatican confirme la condamnation et la sentence pour l'abbé Tartu qui lui est notifiée le 13 novembre 2024.
Le 29 novembre 2024 Une conférence de presse est organisée .
www.voixliberees.fr
Historique
Le rapport de la Ciase
Le « Rapport Sauvé » fait référence à un rapport détaillé de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (CIASE), dirigée par Jean-Marc Sauvé. Publié en octobre 2021, il a enquêté sur les cas d'abus sexuels au sein de l'Église catholique française de 1950 à 2020, estimant qu'environ 330 000 mineurs ont été victimes d'abus de la part de membres du clergé ou de personnes associées à l'Église. Ce chiffre met en lumière un problème systémique, révélant une tendance où l'autorité et le respect de la société pour l'Église ont permis des abus qui n'ont pas été signalés ou qui ont été traités de manière inadéquate, créant une « culture du silence ».
Les conclusions du rapport ont donné lieu à de nombreux débats et à des demandes de changement au sein de l'Église, ainsi qu'à des recommandations visant à prévenir de futurs abus, notamment des réformes dans la formation, la supervision et les mécanismes de signalement. Cependant, le rapport de la CIASE a été critiqué, certains, notamment des membres du clergé, remettant en question ses choix méthodologiques et sa neutralité idéologique. Les critiques affirment que le rapport a peut-être surestimé les chiffres ou a été influencé par des préjugés contre l'Église. Ses partisans, en revanche, le considèrent comme une étape nécessaire vers la transparence et la guérison au sein de l'institution.
Trois ans plus tard, le rapport continue d’alimenter les débats de réforme au sein de l’Église française, certains diocèses adoptant des mesures telles qu’une collaboration accrue avec les autorités judiciaires sur les cas d’abus et la mise en œuvre de programmes de formation pour prévenir les abus et protéger les victimes.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les résumés et analyses détaillés du rapport dans des publications telles que La Croix et d’autres médias qui ont examiné à la fois l’impact du rapport et les réponses continues de l’Église et de la société en général.
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Lien vers un podcast Les 3 ans du rapport de la Ciase 01/10/2024
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